La balade ici, c’est du bien-être

« La balade devrait être remboursée par la Sécurité sociale », selon Pascal Clerc, amoureux du littoral basque

Le directeur du CPIE Littoral basque, Pascal Clerc, pose les bases de l’évolution des travaux de l’association.

Article publié dans le journal Sudouest le

Pascal Clerc
Pascal Clerc

En 2018, le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) Littoral basque célébrera le dixième anniversaire de l’obtention de son label. Pour autant, les membres de l’association, sous l’égide de leur directeur Pascal Clerc, n’attendront pas un an pour intensifier leur action.
Depuis leur installation dans la maison de la Corniche Asporotsttipi, ils s’affirment dans un rôle de protecteur du territoire et de médiateur auprès du grand public. Lequel se fait de plus en plus nombreux.

 


Que réserve 2017, du côté du CPIE Littoral basque ?
L’année sera marquée par la concrétisation d’un important projet de coopération transfrontalière, dans le cadre du Poctefa (1) : Txinbadia. Il regroupe le conservatoire du littoral, le Département, la commune d’Hendaye, le CPIE et le Gouvernement basque. Deux espaces naturels remarquables sont sis au fond de la baie de Txingudi, à Fontarabie et Irún. Ils sont totalement complémentaires du littoral.
En quoi consiste ce projet ?
Jusqu’à maintenant, nous gérions ces sites de manière unilatérale. Ce qui est une bêtise puisque les écosystèmes sont connectés, que la continuité biologique n’a que faire des frontières. L’objectif est de mettre en place une gestion coordonnée et mutuelle.
Pour le public, cela se traduira par des interactions évidentes. Pour nous, il s’agira de compiler les richesses naturalistes sur chaque site, d’échanger les bonnes idées et bonnes pratiques de chaque côté.
Le domaine d’Abbadia a reçu 240 000 visiteurs en 2016. Comment jaugez-vous l’équilibre entre ce succès populaire et un effet de massification qui pourrait être néfaste sur cet espace naturel ?
Nous devons surveiller cette évolution. Le littoral, Abbadia, ce n’est pas Disneyland. Notre objectif reste pédagogique. Il s’agit d’ouvrir un site exceptionnel pour montrer ce que donne la nature. Notre discours n’est pas : « Ici, c’est protégé, donc l’homme dégage. » Nous le voyons plutôt comme un lieu de culture, d’éducation. Quelque chose de vivant où il se passe toujours quelque chose. La balade ici, c’est du bien-être. Elle devrait être remboursée par la Sécurité sociale.
Asporotsttipi est rapidement devenu un lieu emblématique pour le CPIE. Jusqu’ici, son utilisation vous satisfait-elle ?
Pour sa première année complète de fonctionnement, la maison a reçu 12 000 visiteurs. C’est bien, mais nous pouvons nous améliorer. Il est important de dire aux gens qu’ils trouvent ici, en dehors des expositions temporaires, un vrai petit musée de la nature. C’est le complément idéal d’une balade sur site. C’est également un lieu que nous faisons vivre toute l’année avec les quatre expositions temporaires, accompagnées de conférences, sorties nature et proposition pour les publics scolaires (lire par ailleurs). Nous faisons passer un message : entre nature et culture, le mariage est parfait.
Deux autres maisons existent sur le domaine d’Abbadia. Quels sont vos projets pour elles ?
Le réaménagement intérieur de Larretxea va débuter en 2017 pour prendre fin en 2018. Elle va devenir un centre de ressources, un espace documentaire lié aux problématiques du territoire. En 2018, la résidence d’artistes Nekatoenea va célébrer son 20e anniversaire. Il y aura une grosse action culturelle. Mais surtout, nous allons tirer un bilan et nous poser des questions : qu’est-ce qu’apporte un tel lieu au milieu d’un espace naturel ? Quel bénéfice pour ce dernier ? Quel bénéfice pour les artistes ? Nous allons interroger la cinquantaine qui est passée ici.